Un vert éclatant nous entoure. Nous sommes dans la jungle. Lianes, bambous, nénuphars, feuilles aux tailles disproportionnées mais pourtant si harmonieuses, termites,…
C’est en explorateurs que nous quittâmes notre petit nid ce matin, accompagné de notre fidèle chauffeur : Serge. Fendant les foules de Shégé (petits truands) et de marchands ambulants à l’aide de notre Mitsubishi pendant plus d’une heure pour sortir de la mégalopole Congolaise, nous arrivâmes à Lola ya Bonobo (le paradis des bonobos en linguala) ! Etonnés d’être entourés d’autant de végétation et respirant l’air pur à grands poumons, quand soudain, un cri strident déchire cette ambiance méditative. Le cri typique de notre cousin le plus proche, qui partage plus de 99% de nos gènes, selon notre guide. La visite dura pendant près de 3h ou nous purent admirer de très près des bonobos en semi liberté dans leur sanctuaire végétal. Véritable ressourcement pour notre équipe après cette dure semaine.
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Deux maigres journées, voila le temps qui nous était imparti pour l'installation électrique au CHMK.
Aidés par Papagénieur Akko et son acolyte Papa John, nous entamâmes ce lundi, l'installation des panneaux solaires perchés sur les fragiles toits du centre. Notre travail fut rapide et précis et aucun des membres ne fit de chute mortelle du haut des toits. Comme récompense pour cet accomplissement, Maman Kathy nous prépara un bon bol de chenilles. Un vrai régal. Mardi, tout fonctionna, le projet était réussi. Le cri de joie de notre équipe quand la petite led verte s'alluma résonne encore entre les murs du centre. Il ne manque plus que la finition: un peu de cable management et de rangement, sans oublier les manuels d'utilisation! En attendant, nous sommes au bord de la piscine. Le bruit de la ville disparait pour laisser place au doux et presque oublié chant des oiseaux qui nous souhaite la bienvenue à l’espace culturel Bilembo situé dans les anciens bâtiments Utex Africa. Papa Robert Masamba, le guide de la galerie, nous reçoit pour nous montrer des pièces d’art contemporain congolaises et nous expliquer les actions de sensibilisation qu’il mène à travers des ateliers permanents pour enfant où ils sont sensibilisés à l’identité culturelle et la protection de l’environnement.
Nous y retrouvons des œuvres d’artistes congolais exposées de manière permanente ou temporelle : photographies, sculptures, anciens modèles papier de motifs de pagne des années 60…Ensuite, Papa Robert nous parle plus en détail des ateliers orientés: l’atelier créatif où des cours de peinture, dessin et musique son proposés, l’atelier de protection de la forêt qui à comme objectif la sensibilisation au développement durable et la protection des espaces verts en Afrique, et l’atelier sur l’identité culturelle et la découverte des traditions congolaises d’antan : l’art, les médicaments, les rituels, etc. Nous quittons l’endroit avec la sensation d’avoir compris un peu plus les fondements du pays et nous savons maintenant qu’il existe lieu d’espoir pour son avenir. Enfin, l’objectif si convoité est réalisé. L’armoire est assemblée ,meulée, recouverte d’anti-corrosion et finalement peinte aux couleurs resplendissantes de l’aluminium. Trimant durement toute la fin de la semaine, ne pensant qu’à nos escapades du week-end, nous remplîmes nos objectifs de travail pour le plus grand bonheur des employés du bureau proche de notre atelier et de son doux son de disqueuse. Nos vadrouilles commencèrent par le jardin botanique de Kinshasa. Enfin, durent commencer car Papa Nowa, notre chauffeur nous emmena au zoo. Expérience éprouvante à la vue des primates isolés dans 2m² et agressifs, des oiseaux enfermés et des crocodiles pour qui la saison sèche était vraiment très sèche.
En ce début de semaine, nous nous attelâmes à la construction de la tant attendue armoire. Quelle ne fut ne point notre surprise quand nous découvrîmes que nous allions travailler avec un technicien autochtone du doux nom de Prince. Celui-ci fit preuve d’une dextérité sans pareille au sein de notre équipe. Tantôt à l’aide de sa disqueuse, tantôt brandissant son électrode fusible étincelant d’étincelles, il se lança dans une course effrénée et finalisa la construction en trois jours seulement.
Carburant à l’eau, aux bananes et aux arachides, les journées filaient. Nous étions fiers de notre œuvre. Pour ponctuer un peu cette tâche ardue, nous nous permîmes un petit festin ce mardi soir (mardi c’est la folie) à grand coup de Tembo’s et de N’taba rôtie accompagnés de toute l’équipe Maisordi. Un vrai régal, comme le savent les connaisseurs. Tout en nous tuant à la tâche, nous nous autorisâmes de légers moments de rêverie afin de programmer un week-end champêtre des plus prometteurs, loin de la ville et proche de nos cousins primates. Aujourd'hui nous avons rendez-vous à l'hôpital général de référence de Kintambo, pour y découvrir une structure plus étendue - 209 lits - et aux compétences plus variées – 3 services de bases et six services spécialisés - que le CHMK. L'hôpital, fondé en 1958, débute son partenariat avec ULB-Coopération, ex-CEMUBAC en 2008. Un des fruits de cette coopération est la mise en place, en Janvier 2016, du système de tarification forfaitaire en pédiatrie.
Ce système présente de nombreux avantages, tant pour les patients que pour l'hôpital lui-même. Tout d'abord, fondamentalement, le tarif forfaitaire permet une sorte de mutualisation des soins médicaux couverts, par laquelle, les moins malades, requiérant des soins moins avancés, contribuent aux soins des personnes plus affectées. Ensuite, l'expérience montre que la forfaitisation contribue à l'augmentation du nombre de patients, et de la fréquence de leurs consultation, ce qui à son tour permet dans l'ensemble une meilleure santé et un traitement moins tardif des maladies. Enfin, tout ceci va de pair avec une plus grande sérénité, en particulier financière, des familles. Du point de vue de la gestion de l'hôpital, ce changement est tout aussi bénéfique, et plus adapté à la population moins nantie qui fréquente le centre. En effet, comme nous le verrons, le département de pédiatrie a vu ses rentrées totales ainsi que ses bénéfices augmenter, malgré un abaissement du prix moyen payé par patient. Ceci est dû a plusieurs effets. Premièrement, le nombre de problèmes de recouvrement a fortement chuté. De plus, l'obtention du règlement est plus facile en général et amène à moins de discussions et de négociations. Enfin, la gestion financière est grandement facilitée vu la simplification du système tarifaire. Dans le cas de Kintambo, cela a en plus permis de prévenir certains détournement et d'éliminer une partie des circuits parallèles, notamment de distribution de médicaments. Ceci est bien évidemment à l'avantage financier de l'hôpital, mais aussi à l'avantage du patient qui est assuré de la qualité des soins reçus. Dans le cas du service de pédiatrie, trois tarifs principaux existent :
Après une description de cette réforme avec les médecins du centre, nous visitons les départements l'hôpital accompagnés de Gaëlle. Nous y découvrons notamment une autre installation solaire qui permet d'alimenter une partie des bureaux ainsi que des frigos. L'hôpital, vu son statut, bénéficie d'une relative stabilité électrique et dispose d'un générateur qui est démarré dès que nécessaire. Cette installation démontre la nécessité de nettoyer les panneaux solaires durant la saison sèche car ils sont couverts d'une épaisse couche de smog noir. Ceci termine notre visite, nous rejoignons ensuite papa Noah qui nous reconduit à Maisordi pour finaliser la structure du coffre avec Prince. Après avoir récupéré Thomas et Nathan à l’aéroport Vendredi soir (Vendredi 8), le groupe est au complet et le weekend peut commencer. Nous découvrons différentes communes et activités de Kin, à commencer par Bandalungwa où nous résidons. Maman Kathi nous emmène chez voisin du quartier, Papa Aimé, afin d’admirer ses collections d’art local, traditionnel et moderne. Ce dernier nous emmène ensuite très gentiment au centre culturel Boboto où la plus grande partie de ses collections est exposée : statues traditionnelles, masques rituels, bijouterie, mobilier, … Nous montons ensuite dans la voiture d’Anne-Marie, une connaissance locale, qui nous emmène pour une visite guidée de la ville. Premier arrêt dans la commune de la Gombe pour une courte promenade au bord de fleuve Congo qui borde les résidences des ambassadeurs. La visite continue avec un arrêt à Ma Campagne pour une vue panoramique de la ville, la visite du stade qui hébergea « The Rumble in the Jungle », d’un charmant petit port privé, et de Matonge. Dimanche, nous visitons un marché d’artisans. Les vendeurs sont pressants et l’ambiance est trépidante : nous mettons près d’une heure et demi pour visiter tous les étalages longs d’un petit cent mètres dans les deux sens. Les vendeurs sont très commerçants mais jamais agressifs et au final relativement honnêtes au vu de notre statut d’étrangers. Nous y retrouvons le même genre d’articles qu’à Boboto, et d’autres encore : peintures et peintures sur sables, anciens billets et documents et instruments de musiques, mais aussi rapaces, et perroquets vivants, fruits et légumes, …
L’après-midi nous décidons de découvrir un peu mieux le quartier de notre logement, à pied. Nous allons prendre un verre avec les fils de Papa Aimé dans un bar local. Au retour nous achetons un pain de manioc fermenté emballé dans des feuilles de bananier (Chikwange) et le goûtons pur en chemin, ce qui fait bien rire tous les locaux que nous croisons puisqu’ils considèrent eux-mêmes que cet aliment n’est mangeable qu’accompagné d’une forte sauce. Au final, cette sortie fut une excellente expérience et nous ne nous offusquons pas de faire brièvement l’attraction du coin : même si nous essayons le plus possible de respecter la culture et les coutumes locales, nous ne pouvons évidemment feindre d’appartenir à leur monde. Le premier challenge qui se présente est de rassembler le matériel nécessaire pour commencer la construction du coffre. Ce défi nous emmène à travers la ville, où nous passons de fournisseurs en fournisseurs, de toutes origines : Indiens, Chinois, Américains, Allemands. Tous nous vantent les qualités de leurs produits en nous assurant qu’ils disposent de tout ce qu’on cherche ; malgré le fait qu’ils n’est pas toujours possible de voir les produit. Cependant, il est bien sûr toujours possible de passer commande. « Et ça prend combien de temps ? -Vite ». Au final, le coffre sera construit en acier, auquel l’accès est moins difficile.
Le but de ces escapades est de constituer un budget, qui doit ensuite être validé par Déo. Demain(Jeudi 7) nous pourrons aller acheter le matériel pour commencer l’assemblage. Vient alors la planification de la construction qui débutera Lundi prochain (Lundi 11). « On ira construire où exactement ? - Là où on trouve de l’électricité ». Que l’aventure commence ! Premier réveil à Kinshasa, maman Kathi nous prépare le petit déjeuner et on est prête pour aller en ville. Papa Noa nous attend dans sa grande Mitsubishi et on se lance dans le trafic de la ville ! Au programme aujourd’hui : la visite du CHMK, rencontre avec Pape Déo et chasse à la batterie avec l’ingénieur Akko.
Une fois à Maisordi, notre nouveau bureau pour les 20 prochains jours, une rencontre avec papa Déo nous permet de mieux comprendre le système pour lequel on travail. Au Congo, l’accès aux banques n’est pas donné à tous, seulement 4% de la population possède un compte bancaire. Or pour Déo l’un des piliers de la croissance économique c’est donner accès à un compte et donc une possibilité de crédit même aux personnes moins favorisées. C’est pour cette raison qu’avec l’aide de ses collaborateurs il fonde la Mecreco, une coopérative d’épargne et de crédit. Le deuxième pilier selon-lui est l’accès aux soins qu’il réalise via la création d’une mutuelle de santé liée à la Mecreco. Ceci représente un énorme boulot de logisitique et de sensibilisation de la population qui ne comprend pas toujours la nécessité de payer alors qu’ils ne sont pas malade. Le CHMK (Centre Hospitalier Mutualiste Kinshasa ) est née en lien avec la mutualité avec l’objectif que les patients affiliés y aient un accès aux soins. C’est pour assurer une bonne gestion du CHMK qu’intervient la CoDePo via notre équipe. Nous avons eu la possibilité durant la journée de visiter le centre de santé. Après un chaleureux accueuil, nous avons eu droit à une visite guidée de l’établissement : réception, pharmacie, chambres, dortoirs, salle d’accouchement, laboratoire, salle d’opération,…. Nous avons également eu le plaisir de rencontrer le personnel composé de deux médecins, six infirmières et un laborantin. Finalement, on rentre a la maison après une journée pleine de découvertes. Nous avons hâte de mener ce projet à bien. Il est 6 heures du matin, on arrive a l'aéroport de Bruxelles et on se prépare pour une longue journée de voyage, avion, passeport, controles de securité, petit café, jeux de societé pour passer les heures, et beaucoup d'enthousiasme et envie d'arriver. La moitié du groupe Codepo de la Faculté Polytechnique de l'Université de Bruxelles commence le voyage à Kinshasa! Nous vous tiendrons au courant de notre progression dans le projet! Hasta luego amigos 🙈🙉🙊
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AuthorMarta Cazorla Soult Archives
June 2017
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